Journal d'un Don Juan 1/2

Une cerise. Voilà ce que c'est. Je cherchais depuis quelques minutes à quoi me faisait penser sa bouche quand elle faisait sa moue, et j'ai trouvé. Une cerise rouge et charnue. Un peu comme le reste, d'ailleurs. D'après ce que j'ai vu, je n'ai pas été trompé sur la marchandise, surtout si je devais payer au poids. Mais les grosses, ça ne me gêne pas. J'aime ça. J'aime toutes les filles, de toute façon.

Dans toutes les positions.

Le dîner est commencé depuis 10 minutes. Nous discutons encore de banalités. Elle ne s'est pas encore décoincée. Jambes serrées, empaquetées dans une jupe mi-longue bordeaux, bras nus plaqués le long du corps.  Elle a poussé un petit rire timide lorsque j'ai fait mon gag n°3. Elle n'a pas compris le 1, ni le 2, je commence à la cerner. Son rire m'a fait penser aux gémissements que poussait Thérèse, la semaine dernière. Des petits cris suraigus semblables à des couinements de souris. Un peu ridicule. Je lui ressers du vin.

Ça y est, elle s'empourpre et pose son pull sur le dossier de sa chaise. Nous passons à la phase n°2. Qu'importe le menu, qu'importe la personne, qu'importe même le lieu, la phase n°2 est toujours la meilleure. Et la plus difficile à négocier. C'est le moment où elle est la plus malléable, où le repas peut prendre les orientations les plus diverses. J'ai toujours des sujets de conversations réservés à ce moment : ses projets, la mode, les voyages, ses ex... C'est l'occasion de rire, de se découvrir en douceur, de lâcher prise. Je fais varier mes histoires au grès du vent, ma famille, mes aventures ratées, mes hobbies. Je suis protéiforme, prêt à inventer tout ce que ma compagne du soir veut entendre.

la suite demain...

Comments

[emma]

coucou
je découvre ton blog via l'atelier d'écriture et je ne suis pas déçue de ma visite
je reviens demain lire la suite, je suis impatiente!!