Croque-monsieur

Un texte qui resemble au "Journal d'un Don Juan", mais au féminin.

Celui là, je vais le manger tout cru. Un petit quadra un peu rondouillard, un peu rougeaud, un peu chauve, mais craquant tout de même. Récapitulons le début de la soirée :

D'abord, il m'invite à dîner et il sort le grand jeu : costume trois pièces, restaurant chic et champagne à l'apéritif.

Ensuite, il enlève précipitamment son alliance mais n'arrête pas de se triturer le doigt sous la table.

Enfin, il me parle de sexe avec des métaphores oiseuses, en espérant sans doute faire naître en moi le désir que ne lui inspire plus sa femme.

Le démon de minuit... je l'adore celui-là. Tellement prévisible. Après le repas – qui sera fort cher pour lui – il va me proposer, au comble de la gêne, de le suivre dans une chambre d'hôtel. Il va prétexter que c'est là qu'il vit depuis que sa femme – la marâtre de service – l'a fichu dehors. Alors je vais hésiter, pour le faire douter, le faire languir, le faire monter en pression. Et finalement, je vais dire oui, dans un souffle, comme si c'était plus fort que moi et que je ne pouvais résister à l'occasion qui m'était donnée de goûter au nirvana avec un véritable étalon.

Dans la chambre, il va m'effeuiller, hâtivement, goulûment, fougueusement. Une fois nue, il va m'admirer, la bave aux lèvres et il va m'embrasser à des endroits tabous. La suite est incertaine, selon l'intérêt qu'il portera à mes multiples demandes et l'ardeur qu'il mettra à les mettre en pratique. Mais dans l'ensemble, la nuit devrait être plaisante.

C'est au petit matin qu'il sera surpris, quand il ne me trouvera plus dans son grand lit. Il se peut également qu'il déplore la perte de quelque menue monnaie, s'il m'a vraiment fait perdre mon temps. Et quand il verra ma signature sur le mur, il saura qu'il s'est vraiment fait avoir : la croqueuse d'homme.

Mais, comme la plupart de mes victimes, il devrait pouvoir y trouver son compte.

Mantenant que l'histoire est lue, un petit jeu : il y a un détail qui cloche dans l'histoire, une coquille (comme dans le journal d'un Don Juan où la fille avait les bras nus avant d'enlever son pull (!!), ou dans les yeux fermés ou le personnage s'appelle d'abord léo, puis Frédérique (!?!)

Ici, quel est le détail qui cloche ? (un écran plasma à gagner)

Comments

[Mouette]

J'avais pensé à ça, mais vu que je n'étais pas venue avant, je n'ai pas pu répondre. Quand mes visites s'espacent trop, tout deviens trop rapide pour moi.
PS : ton texte du 9 février m'a fait beaucoup rire !

[Sylvain]

Réponse : le démon de minuit, c'est la chanson de Emile et Image. la crise de la quarantaine, c'est le démon de midi. (personne ne gagne l'écran plasma)
Promis, le prochain détail qui cloche sera plus simple à trouver...