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10 lignes à la fois : laboratoire d'écriture
21 novembre 2007

Connaissance 1

Texte en 2 parties. Un bon délire en bois brut.
 

L'ébéniste posa lourdement son verre vide. Les parois de verre étaient encore recouverte de la substance rosâtre que l'homme lui avait vendu comme étant un philtre de connaissance. Il avait un peu mal au coeur, mais il devrait commencer à devenir plus intelligent, plus instruit, enfin à savoir plus de choses. L'homme lui avait demandé sur quel sujet il voulait en savoir plus. Le bois, avait répondu l'ébéniste, qui considérait qu'on ne pouvait en savoir assez sur ce sujet.

Immédiatement, l'homme avait souri malicieusement et lui avait tendu un flacon en lui intimant de le boire en étant assis sur une chaise en bois. L'ébéniste avait rétorqué que chez lui, tout était en bois.

Il eut un haut-le-coeur. Il se sentait mal, de plus en plus décalé par rapport à ce qu'il voyait. Le verre, par exemple, lui semblait trop grand. La table aussi, d'ailleurs. Il pouvait à peine l'atteindre, elle s'éloignait comme un bateau porté par le vent. Pourquoi sa table partait-elle ? Il décida de se lever et constata que le sol, lui aussi, se trouvait beaucoup trop loin. Il ne pouvait sauter de si haut, il allait se rompre le cou !

Sa chaise était devenue immense. Un vrai terrain de football en bois massif. Il se trouvait désormais debout et pouvait courir sur la surface du meuble. En se baissant, il pouvait en voir les irrégularités, les striures invisibles pour le commun des mortels. Bientôt, les minuscules reliefs du bois devinrent des fossés, des ravins, des montagnes.

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