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10 lignes à la fois : laboratoire d'écriture
22 novembre 2007

Connaissance 2

Suite et fin.

L'ébéniste s'assit et réfléchit. Il était en train de rétrécir à une vitesse folle. Déjà, les murs de sa salle à manger était devenu flous, mélangés dans un ciel marron de poutres et de pierres. Il pouvait voir le bois de plus près qu'il ne l'avait jamais fait, le toucher, le sentir, l'embrasser comme une maîtresse. Il entrait peu à peu dans une liesse due à la présence du bois tout autour de lui. Il déambulait dans un univers de bois, des vallées de bois, des pierres en bois, des grottes de bois. Et tout devenait plus grand qu'à la seconde précédente.

L'ébéniste fut pris de vertige. Il se coucha sur le sol. Dans son dos, le sol de bois grossissait. Il éprouvait la sensation de pénétrer dans le bois, de se faire incorporer, avaler. Il se trouvait dans une sorte de micro-faille et les parois de bois se hissaient vers le firmament, créant l'ombre autour de lui, la nuit. Bientôt, il ne vit plus rien. Il ne pouvait plus que ressentir le bois palpiter sous ses doigts. Frénétiquement, il ôta ses vêtements et sentit contre sa peau la vibration intime du bois. Il posa sa joue contre le "sol" et ressentit le bruissement interne de la matière, le bourdonnement qui donnait la cohésion au monde : le déplacement des atomes.

L'ébéniste sentit son univers se disloquer, partir en grumeaux, puis disparaître pour laisser la place à  un foisonnement de lumières, lucioles affolées volant en tout sens. Des électrons : Il avait pénétré dans le coeur de la matière, dans l'atome qui formait le bois !

En chute libre, il laissa ses yeux se gorger du spectacle des ces boules de lumières, toujours grossissant, fuser plus vite que la penser humaine, et se désintégra en moins d'une seconde.

Il venait d'être électrocuté par une décharge de -1,6 × 10-19 Coulomb, la plus petite charge d'électricité de l'univers : celle d'un électron.

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